Le Point de la semaine du 14/02/2013. Extrait du supplément Boulogne-Billancourt, les sujets qui fâchent (par Audrey EMERY)
Les habitants déplorent le manque de commerces et de transports.Fronde. Les riverains mécontents ont rejoint l'Association des résidents du quartier Rives de Seine, présidée par Marc Stravopodis (ci-dessus).Ils n'en finissent pas d'essuyer les plâtres. Outre les malfaçons constatées dans des logements récemment livrés, les nuisances dues aux travaux sur la partie Est du quartier continuent de gâcher le quotidien des habitants du Trapèze. « Mais leur première préoccupation reste le manque de commerces de proximité », constate Marc Stravopodis, président de l'Association des résidents du quartier Rives de Seine (A2RS).
Ces derniers, en effet, se comptent sur les doigts d'une main, alors que 13 000 habitants sont prévus à terme au Trapèze. Pour rentabiliser leurs investissements, les promoteurs ont en fait vu trop grand et trop cher : les loyers annuels des commerces s'élèvent de 380 à 500 euros hors taxes et hors charges par mètre carré. Responsable du magasin Optical Parc, Alicia Perez dispose de 110 mètres carrés : « Cela représente beaucoup de frais pour des recettes équivalant à celles d'une surface plus petite. « Habitante du quartier, cette opticienne en a également assez d'être obligée de faire ses courses au Carrefour Market du pont de Sèvres ou au Franprix, seule grande surface du Trapèze, et souhaiterait voir enfin arriver dans son quartier des commerces de bouche.
Galerie. En 2009, la SAEM Val de Seine, chargée de l'aménagement des anciens terrains Renault, a créé une commission commerce pour négocier avec les promoteurs et tenter de reprendre la main. « Les futurs locaux en construction seront pratiquement deux fois plus petits. Les loyers, en revanche, ont peu tendance à baisser », explique le directeur, André Moine, qui mise surtout sur la rénovation du quartier du pont de Sèvres. D'ici à 2015, la création d'une galerie commerciale du passage Aquitaine à la tour Horizons devrait en effet attirer plus de commerces sur le Trapèze.
«U ne meilleure desserte du quartier favoriserait aussi le développement commercial », souligne l'ancien maire Pierre-Mathieu Duhamel. Mais le manque de transports en commun est sous-estimé, selon les habitants de Rives de Seine. « Nous n'avons que le bus 389 et le Subb, qui passe toutes les demi-heures, peste Cédric Gabilla, cofondateur d'A2RS. Or une ligne de bus reliant le quartier au T2, au métro et au Transilien était sur les plans quand beaucoup parmi nous ont acheté. » Abandonné par le STIF, ce projet est de nouveau étudié par la communauté d'agglomération GPSO pour relier le quartier à la gare de Saint-Cloud / Montretout, en passant par Marcel-Sembat. Mais ni le financement ni le calendrier ne sont bouclés. Et il y a peu de chances que ce bus voie le jour avant le premier tronçon du métro Grand Paris Express prévu, si tout va bien, pour 2018.